Avec presque une semaine de retard : le scène report du tremplin de Brive!!!
L'autre jour, Germain et moi on était tous les deux dans le salon du loft en train de faire du point de croix, et Gaétan était parti acheter du shampooing aux oeufs.
Quand il est revenu, il a crié "ça y est les mecs, notre boys band va enfin décoller! J'ai un plan d'enfer : un tremplin à Brive avec un studio à gagner!"
Germain (qui avait pas compris) a répondu qu'on avait déjà un loft et que un studio c'est tout petit alors pour partager la douche, bonjour. On lui a dit que c'était un studio pour enregistrer bien sûr ahlàlà... Aaaah booooon il a dit.
Donc on a commencé à répéter, deux jours par semaine, on a fait de la muscu, on a répété les chorégraphies, donc on avait une préparation physique du feu de dieu. Gaétan s'est épilé les sourcils, j'ai acheté un nouveau déo pour sous les bras plus efficace (fraîcheur marine), enfin bon...
Alors le vendredi 4, Gaétan nous a emmenés à Tulle dans la GBEUCmobile (y'avait aussi judith dans la voiture).
Bon je sais pas vous, mais ça me gave de faire un scène report comme si on était un boys band. Je n'aime pas mentir. Oui, mes amis, la réalité est tout autre! Les GBEUC ne se torchent pas le cul avec de la soie! Ils vivent dans la misère la plus sombre de ce début de 21ème siècle!
Je reprends.
Donc après avoir volé une voiture sur le parking de Carrefour Boisseuil et agressé une vieille pour lui voler sa boîte de pastilles "La Vosgienne", nous voilà partis à contresens sur l'autoroute en direction du sud.
Gaétan a un contact dans un squat de camés de Montjovis qui lui a fourgué un plan concert à Brive, en échange nous devons d'abord apporter 2 kilos de crack à un membre véreux de la mafia communiste de Tulle.
Arrivés sur place, nous échangeons notre marchandise contre des pizzas, et allons fissa à la planque, une connaissance de Gaétan qui fabrique des pièges à Ragondin pour les braconneurs corréziens.
La soirée se passe pas trop mal, d'autant qu'on a carotté 2-3 grammes dans le colis, sur 2 kilos ça se voit pas trop... La nuit est moins tranquille : le squat est infesté de rats, Germain en tue une douzaine en leur croquant la tête (c'est le meilleur, selon lui), mais du coup il dort mal.
Le lendemain, après avoir "changé" de voiture et balancé l'autre devenue un peu trop connue suite à nos exploits de la veille (60km à contresens sur l'A20, ça passe moyen), on part direction Brive-la-Gaillarde ou plutôt Brive-la-Galère comme on dit dans le milieu.
Vous trouvez peut-être que j'exagère un chouïa. Vous avez probablement raison. Je vais essayer d'être un poil plus objectif alors.
Je reprends.
Nous sommes donc cinq dans la voiture en direction de Brive, nous trois et deux auto-stoppeuses (Mélanie et Judith), ce qui fait qu'on est serrés un peu, mais Mélanie avait envie de descendre à Malemort pour assister à une conférence occitaniste. Finalement on la convainc de venir avec nous parce que ça sera forcément plus rigolo.
Arrivée à Brive. Gaétan se rend soudain compte qu'il ne sait pas du tout où se trouve le centre culturel, ce qui est plutôt facheux compte tenu du fait que nous avons déjà dix minutes de retard (arrivée prévue à 13 heures et il est 13h10). Finalement, on trouve, grâce à des indications de bon aloi, genre un panneau avec "Centre Culturel" marqué dessus.
On est accueillis par des gens de l'association Andromaque, parmi lesquels des membres de H-Tray entre autres. Nous faisons connaissance avec les autres groupes qui participent au tremplin (Taste, Breakout, Boolit et le Band de Seilhac). On parle un peu avec les mecs de Breakout qui se sont fait lacher par leur batteur trois jour plus tôt et qui ont quand même tenu à participer, le guitariste assurant à la batterie.
On nous explique au début que chaque groupe a 40 minutes : 20 minutes de balances et 20 minutes de set. Il ne faut pas déborder, attention, on est pas au cri de la chataîgne ici (cf concert à Saint Vaury,
ici).
Donc ça commence. Taste tout d'abord. Ils sont doués, ils ont amené leur public, personnellement j'aime pas trop, mais y'a de l'ambiance. Ils font une reprise de Muse, et le reste est un peu dans la même veine, bien fichu, bien carré pour voir que c'était leur premier concert.
Ensuite c'est à Breakout. Formation réduite, donc, puisque le batteur s'est carapaté en quatrième vitesse trois jours avant le concert, ce qui est moyennement classe tout de même. Ils ne font que quatre chansons si je me souviens bien, set plutôt court donc, mais le style est sympa. C'est un mélange de punk et de AC/DC pour ce que je me souviens.
Pendant ce temps, Gaétan et moi faisons un concours de pourrissage de chiottes, remporté haut la main par Gaétan qui a réussi à donner la nausée au mec qui voulait passer derrière lui. Le trac monte : on fait des cacas qui puent, on a la peau moite malgré l'aloé vera. Même si on prend ça plutôt à la déconnade, on flippe un peu. En même temps c'est un peu ambiance sérieuse (remplissage des feuilles de la Sacem, fans en délire dans le couloir...).
Donc vous l'avez compris, c'est à nous.
On fait des balances (pardon des sound-checks) en 3 minutes 47, puis on commence par une reprise des Ramones à l'accordéon, au yukulélé et à la couille musicale en Ut Majeur, les mélomanes apprécient. Après on passe sur scène à des trucs plus basiques (guitare basse batterie) mais visiblement nos blagues font un peu rire les gens, l'ambiance est plutôt détendue, le courant passe bien surtout pendant "J'ai acheté un nouveau fute". Même si pour ma part j'étais hyper stressé, à la limite de la crampe parce que je n'ai pas bu une seule bière, je trouve qu'on s'est bien démerdés. Moi je me suis bien amusé en tous cas.
Après c'est à Boolit, mais on n'a pas suivi leur set. En effet, figurez-vous que nous avons été interviewés. Le début de la gloire. D'abord par Corrèze TV. Une nana et un mec accompagnés d'un caméraman. Ils ont tenu à nous interviewer près de la machine à Coca. On a dit quelques conneries, c'était un peu laborieux enfin bref. On verra ce que ça donne...
Ensuite, un copine de Gaétan qui anime une émission à Bréniges FM a aussi voulu nous interviewer. J'étais un peu plus détendu personnellement, la caméra ça fait un peu peur. Du coup on a raconté encore des conneries. On a fait notre pub, on a dit qu'on cherchait des concerts...
Bon enfin bref.
Du coup on a rien vu de Boolit. C'était du funk bien carré pour ceux qui voulaient savoir.
Après c'est au tour des stars de l'après midi : le Band de Seilhac.
Ils sont jeunes et doués en musique, la pèche sur scène. C'est du reggae occitan en gros. Un style qui plaît en tous cas. Moi je commence à avoir mal aux pieds.
Juste après le démontage du matériel, remise des prix.
Qui c'est qui gagne les deux jours de studio? Le band de Seilhac!
Qui a gagné les 8 heures de répète à Tulle? Taste!
Qui a gagné 50€ de bons d'achats dans un magasin de musique de Brive? Ouaiiiiiiiiis c'est nous!
Boolit gagne un enregistrement d'une journée en direct et Breakout gagne 4 heures de répète.
Les gens du jury nous expliquent que comme on est pas du coin et qu'on a déjà un local, ils ont préféré nous filer des sous pour acheter du matos. Merci en tous cas.
Après on va boire un verre dans le bistro de la gare, y'a deux blaireaux et une pouffiasse qui se foutent de nous parce qu'on rote et que je cherche mes crottes de nez. Eux c'est plus du genre hu hu hu c'est rigolo tralala mon jean il était pas sec tout à l'heure alors j'ai dû en mettre un autre qui était sec, déliiiiire! Alors forcément on fait un peu tache.
Après viennent les adieux douloureux : Germain et Cécile rentrent à Limoges en 205. Nous (Mélanie, Gaétan, Judith et moi) on va à Tulle manger au resto italien, moi j'ai pris des profiteroles monstrueuses, je crois que je reviendrai... Après on est allé à une table d'orientation en pleine nuit, on a raconté bien sûr des histoires qui font peur et on a bu des bières, puis histoire de se pisser dessus on est rentrés jouer à Resident Evil 4.
Le lendemain après le piti dèj-repas, on est rentrés à Limoges avec Gaétan, à moitié en dormant, à moitié en discutant sur le fait que le Wheelie c'est un facho, que le band de Seilhac se la pètent un petit peu, sur toutes ces choses qui font qu'on apprécie un voyage sur l'autoroute A20 un dimanche après-midi : la pluie, le beau temps, le bien, le mal, la guerre, les pets (ha ha), le rouge, le noir.
Tiens on n'a pas parlé des jeux Olympiques ni de Sarkozy.
En même temps on s'en branle.
Bilan :
-Gros succès de Sheena is a punk rocker arrangée par le Ukulele Peruvian Metro Orchestra.
-Avec les 50€ de réduction, on pourra pas s'acheter de shampooing aux oeufs, argh misère!
-Gaétan est rentré chez les sioux sous le nom de Etron Fétide.
C'est rigolo les tremplins, c'est dommage que ça fait faire des cacas qui puent.
Sinon ça va.